L'automne est souvent perçu comme la saison de la dormance. Pourtant, en me promenant dans mon jardin ces jours-ci, je suis frappé par une tout autre réalité. L'automne, ici, est un spectacle de contrastes saisissants, et ce mois d'octobre 2025 n'y est pas étranger.
La première chose qui saute aux yeux, c'est bien sûr ce tapis. Un tapis épais, croustillant, d'un jaune et d'un or magnifiques, qui recouvre les allées et la pelouse. Les feuilles mortes, symbole par excellence de la saison, sont partout. Elles créent une atmosphère douce et feutrée, un chemin de ronde que l'on a presque peur de déranger en marchant.
Mais là où la magie opère vraiment, c'est dans la rencontre de ce tapis doré avec la vie qui persiste avec exubérance.
Le contraste est incroyable. Au lieu d'un paysage dénudé, les structures de mon "jardin jungle" sont toujours bien présentes. Les larges feuilles des bananiers, encore d'un vert franc, se déploient comme si l'été jouait les prolongations. Les palmiers, avec leurs frondes graphiques, se dressent fièrement, leurs silhouettes exotiques se détachant sur le ciel d'automne. On peut voir sur les photos comment leurs feuilles en éventail attrapent la lumière et quelques feuilles jaunes venues s'y poser.
Plus loin, les bambous noirs créent une verticalité élégante, leur feuillage fin frémissant dans le vent, tandis que les grandes feuilles découpées, peut-être celles d'un Fatsia, ajoutent une touche de vert profond et brillant.
C'est ce dialogue entre le caduc et le persistant qui rend le jardin si spécial en ce moment. Les feuilles mortes au sol ne font pas qu'annoncer l'hiver ; elles servent d'écrin aux plantes qui restent vertes. Le jaune du sol fait ressortir le vert de la végétation. C'est une cohabitation de deux saisons en un seul tableau : la nostalgie de l'été qui s'attarde et la beauté incontestable de l'automne qui s'installe.
Se promener dans le jardin, c'est naviguer entre ces deux mondes. Chaque pas qui fait craquer les feuilles mortes est un rappel de la saison, mais lever les yeux, c'est être enveloppé par une luxuriance qui défie le calendrier. C'est la preuve qu'un jardin peut être spectaculaire à chaque instant de l'année, et que l'automne, loin d'être triste, est peut-être sa saison la plus riche en contrastes et en poésie























































































